Chanson d'après un poème

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lydie5014
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Chanson d'après un poème

Message par lydie5014 » lun. sept. 22, 2025 10:23 am

L'horloge de Mylène Farmer

https://www.youtube.com/watch?v=LappmzbAsXA

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »

— Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1861
lydie5014
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Chanson d'après un poème

Message par lydie5014 » mar. sept. 23, 2025 8:25 am

Ridan - Ulysse

https://www.youtube.com/watch?v=WefxVZLhm9U

DU BELLAY Joachim, poème intitulé "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage" - XVIème siècle.-
La dernière strophe est un ajout du chanteur Ridan.

[Couplet 1]
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ou comme c'est c'ui là qui conquit la toison
Et puis est retourné, plein d'usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison

[Refrain]
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je

[Couplet 2]
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison
Qui m'est une province, et beaucoup d'avantage
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux
Que des palais Romains le front audacieux
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin
Et plus que l'air marin la douceur angevine

[Refrain]
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je

[Couplet 3]
J'ai traversé les mers à la force de mes bras
Seul contre les Dieux, perdu dans les marais
Retranché dans une cale, et mes vieux tympans percés
Pour ne plus jamais entendre les sirènes et leurs voix
Nos vies sont une guerre où il ne tient qu'à nous
De nous soucier de nos sorts, de trouver le bon choix
De nous méfier de nos pas, et de toute cette eau qui dort
Qui pollue nos chemins, soi-disant pavés d'or

[Refrain]
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je
Mais quand reverrai-je, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Mais quand reverrai-je
Bayfidan
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Re: Chanson d'après un poème

Message par Bayfidan » sam. sept. 27, 2025 12:01 am

Deux conseils: J'arrive où je suis étranger, poème de Louis Aragon chanté par Jean Ferrat; la Ballade des pendus, de François Villon, par Serge Reggiani
lydie5014
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Chanson d'après un poème

Message par lydie5014 » sam. sept. 27, 2025 7:42 am

J'arrive où tu es étranger (Jean Ferrat)

https://www.youtube.com/watch?v=RcK6DprFsjw

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le cœur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus

Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux

Ô mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
À l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Louis Aragon


La ballade des pendus - Serge Reggiani

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six:
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Si frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie:
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

François Villon
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