Roberto Mamani Mamani est un artiste bolivien de l'ethnie Aymara, né le 6 décembre 1962 à Cochabamba. Son œuvre est significative par l'utilisation des traditions et symboles des indigènes Aymaras. Il a réalisé des expositions dans le monde entier, notamment à Washington, Tokyo, Munich et Londres1.
Les peintures de Roberto Mamani Mamani, très colorées et au dessin stylisé, puisent dans son héritage aymara, et représentent, entre autres thèmes des images de mères indigènes, de condors, de soleils et de lunes. Le peintre emploie les couleurs fortes, chatoyantes, que l'on trouve dans les couvertures artisanales traditionnelles, encore largement utilisés par les populations autochtones de l'Altiplano bolivien. L'utilisation de symboles indigènes est particulièrement importante dans le contexte de l'Amérique du Sud où les cultures autochtones ont été considérées comme inférieures à la culture européenne.
Pour ce dernier volet sur l'art pictural d'Amérique(s), j'ai envie de montrer les oeuvres de cet artiste découvert assez récemment dans le cadre d'un documentaire sur la Bolivie. Mamani Mamani est un homme à l'image de sa région et de sa peinture; il est très souriant, débonnaire, on le sent heureux, bien dans sa peau et très connecté à sa région et aux gens qui la peuplent, tout en conservant une part de mystère. Il termine toutes ses phrases par un grand éclat de rire aussi coloré que ses oeuvres. En voici quelques unes, qui peuvent à priori paraître d'une symbolique assez simple (du moins pour un oeil nord américain ou européen), mais c'est justement cette simplicité qui fait toute la force de sa technique selon moi, c'est une ode à la Pachamama (la mère nourricière des Aymaras) :
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